Rencontres

Paulus Marquet

Artiste Sculpteur, Orfèvre des branchages

Paulus Marquet  est un artiste sculpteur, orfèvre des branchages. La nature et la façon dont il l’observe, occupent une place majeure dans le développement de sa technique et de ses inspirations. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a décidé d’installer son atelier dans un village baigné dans cette dernière en 2017. Découverte de ses œuvres, son processus créatif et ses inspirations.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

 

J’ai obtenu mon diplôme des métiers d’arts du métal en 2005 à l’école d’arts appliqués Olivier de Serres. Des études axées sur la création mais aussi sur la technique. 

Par la suite, j’ai travaillé une douzaine d’années sur des projets personnels autour de l’horlogerie, mais aussi pour une entreprise qui fabriquait des luminaires. J’ai pu développer une véritable expertise dans le métal, ainsi que des techniques précises dans l’horlogerie, mais qui laissaient peu de place à la création. Une forme de frustration est née qui m’a conduit à une nouvelle aventure.

En 2017, je m’installe à Courtagnon, petit village à côté de Reims, entouré de forêts, de vignes et de champs, baigné dans la nature. J’y ai installé mon atelier et c’est la qu’est né mon travail de sculpture d’inspiration végétale.

Travaillez-vous avec des modèles ?

 

Parfois oui, parfois non. J’ai d’abord un long temps d’observation. J’essaye de comprendre la structure des végétaux : comment ils poussent, comment ils s’articulent, comment une tige va tout à coup se dérouler et devenir une feuille, comment une branche va se diviser et devenir une multitude de petites branches. Ce travail d’observation me permet ensuite de guider mon processus de fabrication et de savoir comment je vais construire ma pièce. Parfois, je travaille aussi en nature morte, en prenant comme modèle un branchage dont la forme me paraît équilibrée et harmonieuse, et que je tente de reproduire à ma façon.

Ma façon de faire est comparable à celle d’un sculpteur qui ferait de la taille de pierre ou du modelage. C’est-à-dire que je ne passe jamais par le dessin : je confronte directement la matière, notamment l’acier. Mes formes et mon volume naissent directement. Le rapport créatif est immédiat ce qui était très important pour moi car l’exact opposé de l’horlogerie ou il fallait d’abord faire une multitude de plans, de dessins, et où les contraintes sont nombreuses. Il n’y avait pas de place pour l’improvisation.

Avez-vous, dans votre pratique actuelle, encore des liens avec le design ?

 

Oui, absolument. Je pense mes sculptures comme vouées à s’inscrire dans une architecture. Pour cela, je travaille notamment sur les systèmes de fixation qui vont permettre d’accrocher les pièces au mur ou au plafond. Je pense par exemple aux “lignes de flottaison” qui sont ces pièces qui ont une partie plante et une partie racine et, entre les deux, un petit support en laiton qui vient se fixer au mur.

C’est ce principe de fixation qui m’a permis de travailler en conservant quelque chose de léger, aérien, suspendu. Le design intervient surtout pour cette notion d’accrochage, de socles et de supports qui, pour moi, sont de très gros enjeux lorsque l’on fait de la sculpture.

Quelles sont vos inspirations dans votre travail ?

 

De façon évidente, je dirais la nature et mon imprégnation dans cette dernière. Je pense également que le fait de travailler dans les luminaires a permis de me construire une bibliothèque de formes. Je travaille également dans un esprit de calligraphie, dans une forme d’esthétique assez minimaliste, épurée. Je m’inspire globalement de tout ce que je vois passer autour de moi, dans les expositions, sur les réseaux sociaux. Je sens que je suis imprégné d’images et de formes.

Quels sont vos futurs projets, vos projets en cours ?

 

Le prochain projet sera de construire mon atelier. C’est ma grande priorité. J’ai participé au Salon Révélation au mois de juin qui a été un grand tournant dans mon parcours. J’y ai fait beaucoup de rencontres, dont des décorateurs et architectes d’intérieur. C’est encore tout frais, mais je suis très enthousiaste car les demandes commencent à arriver à grands pas.

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