Installé en Isère depuis 2010, l’atelier Toyine Sellers conçoit des tissus à la demande des professionnels de la décoration, sur métiers semi-mécaniques, ou à la main. Après plusieurs années d’expérience auprès de Peter Marino, pour qui elle source de nouvelles matières, une rencontre avec le tissage et la tapisserie pousse Toyine Sellers à passer de l’autre côté, celui du travail de la matière en tant qu’artisan. 

Que propose Toyine Sellers ? 

En 2010 Toyine reprend un atelier de tissage en Isère, métiers de basse-lisse et talents compris. Elle se lance dans ses premières créations de tissus de haute qualité, en très petites quantités : design, mais aussi sourcing des matières, procédés de réalisation et finitions. L’atelier Toyine Sellers propose aujourd’hui une gamme de tissus pour rideaux, des tissus tapissiers, mais également des coussins ou des tapis, ces derniers étant réalisés entièrement à la main.Au-delà de l’excellence textile, Toyine souhaite aussi garder ce savoir-faire et le patrimoine du tissage vivants.Aujourd’hui, Toyine Sellers propose un catalogue de 400 références. Les tissus sont produits à la commande, et chaque référence peut être customisée, ou un nouveau design imaginé pour certains projets.

Grands métrages, petites surfaces : une équipe et des outils
pour des projets spécifiques

L’atelier est animé par cinq tisserands et tisserandes, qui travaillent sur des métiers des années 60 : les métiers semi-mécaniques permettent de produire plus rapidement pour répondre aux plus grosses commandes, tout en assurant un suivi presque manuel puisqu’on peut interrompre la production à tout moment (et c’est souvent le cas !). Retravailler un effet, insérer un fil d’épaisseur différente pour ajouter de la texture… Ce qu’un métier mécanique ne permet pas. Les deux autres métiers sont réservés au 100 % fait main, pour les tapis. Chaque tissu est produit à la demande, l’atelier ne conserve aucun stock, car les lots de matières premières sont si versatiles en termes de bains de couleur et d’épaisseurs, qu’une partie de tissus pourrait ne pas être similaire à une suite de production. Alors, Toyine Sellers reprend depuis le début pour toute nouvelle commande. C’est dans cette approche au plus près de la matière, du rendu, et des attentes du client que réside l’excellence de Toyine, qui lance une nouvelle collection chaque année. Pour 2024, deux sont en préparation.

Comment sont menés les projets ?

L’atelier propose sa collection sous forme d’échantillons, et peut aussi aborder avec ses clients des projets de création spécifique dans l’esprit de l’atelier. L’expertise de Toyine et son savoir-faire de tisserande garantissent un conseil et un suivi de production sur chaque projet : utilisation du tissu, destination, besoins de finitions spécifiques… L’atelier peut conseiller, orienter, et parfois échanger avec les autres corps de métiers impliqués. Pour démarrer un projet, les professionnels de la décoration peuvent prendre contact directement sur le site internet ou par téléphone auprès d’un des membres de l’équipe. Le projet est ensuite abordé, discuté, des échantillons transmis ou présentés lors d’un rendez-vous, puis une rencontre avec Toyine organisée.  Une fois le design arrêté, l’atelier procède à un échantillonnage pour validation finale avant de lancer la commande. Les délais sont de 7 à 9 semaines, avec un minimum de commande de 2 mètres. Toyine accorde une importance particulière à la rencontre et à l’échange avec ses clients : l’atelier n’a pas de showroom, mais une équipe de passionnés qui se déplacent pour comprendre au mieux les projets et les besoins. 

Un exemple de collaboration : Toyine et Chahan Minassian

Un des plus grands challenges pour Toyine, qui se souvient de chaque projet, a été un tissage sur mesure imaginé et réalisé pour Chahan Minassian, qui souhaitait une série de tentures en tapisserie pour le Bar des Ambassadeurs de l’hôtel de Crillon à Paris. Pour ce projet, l’architecte d’intérieur a sélectionné trois échantillons de la collection, de couleurs et textures différentes. Il souhaitait que le tissu passe graduellement du brun à l’or, puis au gris. Toyine a tout de suite compris que ce serait un véritable challenge. L’équipe a travaillé sur de multiples prototypes avant de réussir à tisser la vision de Chahan Minassian. Travailler sur des métiers anciens, avec pour ce projet, 18 matières, textures, et coloris différents, est un véritable défi. Il faut de la patience, car le tisserand ne peut tisser que très peu de surface avant de changer le fil de trame, et de trouver le bon rythme pour un dégradé parfait. Pour Toyine, c’est un projet fait de persévérance, d’itérations, mais aussi d’amour de l’art et d’amour du geste.