Rencontres

Frédéric Ormond, Ormond Editions

Comment avez-vous rencontré Collection Latil ?

Je suis en contact avec Anne-Sophie par le biais de sa collaboration avec la Manufacture Cogolin. J’ai été immédiatement séduit par son projet de réunir des artisans d’art d’exception dont les collection se distinguent par leur qualité dans la réalisation et l’innovation.

Collection Latil porte une attention particulière au savoir-faire. Quelle est pour vous la relation entre savoir-faire et art ?

Ces deux notions ne sont pas toujours intimement liées mais le savoir-faire peut être à l’origine de pièces d’art quand il est sublimé. La volonté de toujours repousser les limites techniques en innovant, en se tournant vers des compétences traditionnelles ou en combinant les deux favorise leur rapprochement. En ce sens, Collection Latil participe à  la promotion des arts décoratifs en proposant un savoir-faire unique et tellement recherché.

Stéphane Parmentier a récemment présenté sa collection « Nord/Sud » avec la Manufacture Cogolin, c’est aussi un designer dont vous présentez le travail. Que pensez-vous de cette collection ? Qu’est ce qui vous attire dans le travail de Stéphane Parmentier ?

Nous collaborons avec Stéphane Parmentier depuis 2010 déjà, date à laquelle nous lui avions proposé d’éditer ce qui allait être sa première collection de mobilier exclusive. J’ai été immédiatement séduit par ses esquisses à la ligne très sûre et élégante. Son style, qu’il définit lui-même comme étant emprunt d’une élégance « sophistiquée », se retrouve dans la collection de tapis Nord/Sud, laquelle est une vraie réussite. Elle porte l’ADN d’une grande Maison associée à un designer talentueux et visionnaire.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler en Suisse ? Quels sont vos projets pour votre nouveau showroom à Zurich ?

J’ai choisi de travailler en Suisse avant tout parce que j’en suis originaire et parce que le champ d’action y est très vaste et prometteur. C’est un petit marché de tradition assez protectionniste ayant ses propres habitudes de consommation. Il nous faut communiquer auprès de nos clients, peut-être plus encore que sur des marchés qui ont une histoire des arts décoratifs plus riche. L’acquisition de mobilier d’art n’y est pas forcément quelque chose de naturel mais le challenge y est passionnant et l’accueil fait à nos collections très encourageant.

Vous avez un nouveau projet avec Garnier & Linker qui va voir le jour en 2019, pouvez-vous nous en dire plus ?

Guillaume Garnier et Florent Linker ont une très bonne connaissance du répertoire classique mais ils savent le réinterpréter avec les codes actuels. Ils ont également une capacité à sublimer les matières et à expérimenter sans cesse pour explorer les limites techniques. Cette nouvelle collaboration s’inscrira dans cette approche en mettant l’accent sur le savoir-faire, la matérialité et la qualité sculpturale des pièces. Nous sommes très heureux de voir aboutir ce projet qui marque le retour d’Ormond Éditions sur la scène de l’édition exclusive.

Vous avez travaillé sur des projets très différents aux quatre coins du monde, mais à quoi ressemble votre intérieur ? Qu’est-ce qui vous attire personnellement ?

J’ai suivi une formation de commissaire-priseur, qui a développé mon intérêt et ma curiosité pour des cultures, des domaines et des époques variées. Mon intérieur reflète cette approche en laissant une place importante aux pièces sculpturales quels que soient le support, l’époque ou l’origine. Se côtoient chez moi des pièces de Pierre Jeanneret, de Rick Owens ou de Pierre Paulin associées à des antiquités romaines et aztèques. La création contemporaine a bien sûr sa place, avec notamment l’acquisition récente de toiles de jeunes artistes américains faite chez le galeriste genevois Sébastien Bertrand et des pièces acquises sur un coup de cœur. Elles se trouvent encore stockées ! Elles trouveront un jour leur place dans mon futur espace de vie que je façonne dans mon imaginaire dans l’attente de la concrétisation de ce projet.

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