Elo de la Ruë du Can


Elo de la Ruë du Can
Artiste Textile
Elo de la Ruë du Can crée des textiles peints à la main comme des œuvres uniques.
Entre peinture et design, elle imagine des décors sur mesure pour l’architecture intérieure,
où chaque geste, chaque teinte raconte une histoire sensible,
au croisement de l’art et de l’artisanat.
L’aquarelle et la céramique sont des disciplines de patience, d’accident et de hasard,
autant que d’habileté.



Quel est votre parcours ?
Un parcours assez classique pour une artiste. J’ai d’abord passé mon enfance
dans un atelier de sculpture et de peinture. Une fois sortie des bancs de l’école,
je me suis formée aux Arts Décoratifs de Paris, dont je suis sortie spécialisée en création textile. C’est le désenchantement face à l’approche industrielle qui m’a conduite à travailler le textile à la main, après un détour de dix ans par la mode
et le dessin. J’ai aujourd’hui un atelier où je crée des pièces textiles sur mesure pour des projets uniques.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Ma première inspiration, c’est la couleur. Je regarde beaucoup la lumière,
les détails, les textures en macro dans la nature. Également, la peinture impressionniste et les primitifs italiens nourrissent grandement mon imagination.
Comment avez-vous exploré et développé
votre savoir-faire très spécifique ?
Finalement, je suis autant peintre que designer. J’ai cherché à lier les deux et à transformer le textile en peinture. J’ai adapté une technique autrefois maîtrisée uniquement par les Japonais : la teinture au pinceau. J’ai ensuite recherché des solutions matérielles accessibles en Europe.
Vous évoquez souvent l’aquarelle ou la céramique
pour illustrer votre geste créatif. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’aquarelle et la céramique sont des disciplines de patience, d’accident et de hasard,
autant que d’habileté. Il faut une grande maîtrise pour laisser la matière libre. La teinture s’apparente à l’aquarelle
dans la diffusion fulgurante de la couleur, et à la céramique car, jusqu’au bout, chaque opération peut abîmer la pièce.
Il y a quelque chose de l’ordre de la danse sur un fil — exactement comme dans ces deux disciplines.

Quelles seraient les applications possibles en architecture
et design d’intérieur pour vos soies peintes ?
Ce sont les mêmes applications qu’un textile classique, à une différence majeure :
le motif est créé pour la forme — pour une assise précise, un luminaire, des cloisons légères,
des coussins, des têtes de lit, etc.

Quel serait votre projet de rêve ?
Merci pour cette question que j’adore. Ce serait un projet monomaniaque : transformer une pièce entière en peinture, dans laquelle on peut vivre et se déplacer. Bien sûr, tous les revêtements et textiles seraient peints. Si c’était l’intérieur d’un bateau, ce serait magnifique. Ou un lieu ancien revêtu de boiseries.
Comment avez-vous rencontré Anne-Sophie Latil
et pourquoi avoir rejoint Collection Latil
Nous nous sommes rencontrées il y a sept ans, grâce à une connaissance commune, aux débuts de Collection Latil. La discussion a été naturelle et évidente. J’ai été heureuse et honorée de rejoindre la collection et de côtoyer
des artisans aussi remarquables.
Avec quel artiste ou artisan d’art de Collection Latil
souhaiteriez-vous collaborer ?
Question beaucoup trop difficile ! Les talents représentés par Collection Latil sont exceptionnels.
S’il faut vraiment choisir, je dresserais une liste de savoir-faire complémentaires comme :
Atelier Montex, Florence Girette, Maison Leleu, Robert Four, MTX, Véronèse.
Nous développons, au moment où je vous parle, une paire de grands luminaires en céramique,
soie et laiton avec Sonja de Monchy et ses sublimes émaux. Tenez-vous prêts.